Afrique du Sud : premier sommet du G20 organisé sur le continent
Contexte et enjeux du sommet
À Johannesburg, l’Afrique du Sud organise le premier sommet du G20 sur le continent, réunissant 19 pays, l’Union européenne et l’Union africaine. Ensemble, ces membres représentent 85% du PIB mondial et environ deux tiers de la population.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a été perçu comme une remise en cause du multilatéralisme, dont le G20 est l’un des instruments. Cette approche s’est accompagnée d’accusations visant le gouvernement sud-africain et d’aucunes promesses d’action face à une prétendue persécution de la minorité afrikaner.
Pretoria a tenté de renouer le dialogue avec Washington avant d’être confrontée à un boycott américain. Tant pis pour eux, a déclaré Cyril Ramaphosa.
Thème et priorités affichés
Le thème officiel de la présidence sud-africaine, « Solidarité, égalité, durabilité », met l’accent sur l’allègement de la dette des pays en développement, le financement de l’adaptation au changement climatique et la lutte contre les inégalités économiques. Le cadre a été qualifié d antis américain par certains responsables, dont le chef de la diplomatie américain Marco Rubio.
Selon l’ONU, entre 2021 et 2023, le continent africain a dépensé 70 dollars par habitant pour les intérêts de la dette, soit davantage que les montants investis dans l’éducation ou la santé (63 et 44 dollars par personne).
L’Afrique du Sud promeut la création d’un Panel international des inégalités, à l’image du GIEC pour le climat, sur la base d’un rapport dirigé par le Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Selon ce document commandé pour le G20, les inégalités de richesse constituent une crise mondiale qui menace la démocratie et la cohésion sociale et doit être prise en compte au même titre que l’urgence climatique.
Le président français Emmanuel Macron a rencontré Cyril Ramaphosa le vendredi 21 novembre, à la veille de l’ouverture du G20.
Préparatifs et incertitudes
Reste à savoir si la présidence sud-africaine parviendra à obtenir un consensus et une déclaration finale commune. Selon plusieurs sources ayant participé aux travaux préparatoires, les représentants argentins se seraient singularisés par une posture d’obstruction.
DÉBUT SAMEDI
La Chine, avec Li Qiang attendu à Johannesburg, devrait plaider en faveur du multilatéralisme. Côté russe, Maxime Orechkine, conseiller économique de Vladimir Poutine, représentera Moscou au sommet.
Le sommet se déroulera samedi et dimanche dans le centre Nasrec, au cœur de la capitale économique sud-africaine. Il débute le lendemain de la fin programmée de la COP30 à Belem, au Brésil, dont les dernières négociations pourraient influencer les échanges à Johannesburg.
Dans la foulée du sommet, l’Afrique du Sud transmettra la présidence tournante des G20 aux États-Unis. Le prochain sommet est prévu en décembre 2026 à Miami, dans un golf propriété de la famille Trump. L’administration américaine a d’ailleurs annoncé son intention de resserrer le G20 sur les questions de coopération économique.