L’impact des cadeaux sur la diplomatie américaine selon Didier Cossin
Une évolution des pratiques diplomatiques à l’ère moderne
Didier Cossin, professeur spécialisé en gouvernance et finance à l’IMD, souligne une transformation notable dans les usages diplomatiques. Lors de son intervention dans l’émission Forum ce lundi, il a indiqué que le contexte mondial actuel a profondément modifié la perception des échanges, où ce qui pouvait parfois être considéré comme de la corruption s’inscrit désormais davantage dans une stratégie de gestion de la réputation.
Les cadeaux : un vecteur de relations personnalisées
Selon le professeur, certains présents, qui peuvent paraître insignifiants à première vue, jouent un rôle dans l’établissement d’un lien personnel avec le président des États-Unis. Ce type de relation rapprochée ne garantit pas directement des décisions politiques, comme par exemple des ajustements sur les droits de douane, mais il pourrait favoriser l’accès à des rencontres et ouvrir certaines opportunités.
Des pratiques culturelles variées
Didier Cossin rappelle par ailleurs que la tradition d’offrir des cadeaux est profondément ancrée dans certaines cultures, notamment en Asie, où ce geste est un élément essentiel des relations commerciales. En revanche, cette pratique rencontre moins d’adhésion dans les régions scandinaves ou anglo-saxonnes. Pourtant, ce code des échanges semble aujourd’hui influencer aussi les interactions diplomatiques avec Washington.
Illustration : une invitation à l’US Open
Un exemple récent de cette dynamique est l’invitation adressée à Donald Trump par la marque Rolex pour assister à la finale de l’US Open, un événement de prestige. Ce type d’attention s’inscrit dans le cadre plus large de la manière dont certains dirigeants et institutions cherchent à entretenir des relations privilégiées.
Propos recueillis par Thibaut Schaller pour Forum.