Reconnaissance des diplômes étrangers en Suisse : les hôpitaux alertent sur les délais trop longs
L’association faîtière des hôpitaux suisses H+ a exprimé ses préoccupations concernant la lenteur actuelle du processus de reconnaissance des diplômes étrangers dans le secteur médical. Selon elle, si les établissements ne parviennent pas à engager rapidement des spécialistes pour remplacer les départs à la retraite, la qualité et la continuité des soins pourraient être mises en péril.
La demande d’une procédure plus rapide
Dans un communiqué diffusé jeudi, H+ estime que la reconnaissance d’un diplôme obtenu à l’étranger ne devrait pas dépasser deux à trois mois. L’association appelle à un retour « rapide » à une procédure plus fluide, adaptée aux besoins des employeurs, des médecins demandeurs et des autorités de régulation.
Les explications de l’OFSP
De son côté, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) attribue ces retards à une hausse inattendue des demandes ainsi qu’à plusieurs absences imprévues parmi son personnel. Pour des raisons budgétaires, il n’a pas été possible d’augmenter les effectifs à court terme. L’office précise toutefois qu’il travaille « intensivement » à la résolution de la situation.
Selon un porte-parole, des mesures sont en cours pour améliorer la situation : renforcement progressif des ressources humaines dans la limite des moyens financiers, simplification des démarches administratives et accélération de la numérisation. L’objectif annoncé est de résorber ce retard d’ici la fin de l’année et de stabiliser les délais à moins de trois mois.
Le rôle de la Commission des professions médicales (Mebeko)
La Commission des professions médicales (Mebeko), rattachée à l’OFSP, traite les demandes de reconnaissance déposées par les médecins formés à l’étranger. Chaque dossier est analysé individuellement, ce qui peut prolonger la durée de traitement selon le pays d’origine et les documents fournis. L’instance rappelle que la sécurité des patients demeure sa priorité.
Des délais qui atteignent jusqu’à six mois
Mebeko reconnaît que les délais actuels représentent une difficulté tant pour les médecins candidats que pour les établissements de santé. Selon les indications disponibles sur son site Internet, l’accusé de réception d’un dossier nécessite actuellement environ trois mois, tandis qu’un traitement complet peut prendre jusqu’à six mois. Pour les demandes formulées par écrit, le retard s’élève à près de quatre semaines. La ligne téléphonique du service est par ailleurs suspendue temporairement.
Ces éléments témoignent des enjeux organisationnels et du besoin exprimé par les hôpitaux suisses d’obtenir une meilleure fluidité dans la reconnaissance des qualifications étrangères, afin de garantir la continuité de l’offre de soins et de répondre aux besoins croissants du système de santé.