Manifestation pro-Palestine à Berne : témoignages, tensions et rétention policière

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Contexte et déroulé initial de la manifestation à Berne

Une vingtaine de personnes ont partagé leur expérience, représentant diverses tranches d’âge et milieux, avec une majorité de jeunes et d’étudiants. Ils reviennent sur cette journée de mobilisation.

Premiers affrontements et réactions des forces de l’ordre

Le cortège s’est lancé sans incident majeur, avant que n’éclatent les premiers affrontements près de la Place fédérale. La police affirme que des manifestants auraient tenté de forcer un barrage sur l’Amthausgasse, à proximité du Palais fédéral.

Dans le même esprit, plusieurs collectifs indiquent que le cortège souhaitait continuer dans cette direction. Sur les réseaux sociaux circulait une vidéo prise par drone montrant un groupe vêtu de noir, muni de parapluies et d’une banderole, qui se rapprochait du barrage et certains portaient des engins pyrotechniques. Provocation ou tentative réelle de passage en force ? Les autorités n’apportent pas de confirmation définitive et la police a répliqué avec des canons à eau, le groupe revenant par la suite à plusieurs reprises.

La nasse policière autour de la Place fédérale et les itinéraires imposés

Le cortège s’est ensuite retrouvé sur la Place fédérale. Lors de l’émission Forum dimanche, le responsable de la sécurité de la ville de Berne, Alec von Graffenried, a déclaré que les manifestants ne souhaitaient pas rester sur la place. Toutefois, une vidéo envoyée par un témoin montre que, bien que la police ait d’abord laissé entendre que les participants pouvaient demeurer, elle leur aurait ensuite demandé de partir en direction de la gare.

Des témoignages décrivent une situation où les manifestants se sont retrouvés piégés dans Schauplatzgasse, une ruelle conduisant à la gare. La police avait en effet demandé de passer par la Spitalgasse via le Bärenplatz, mais dans le chaos, beaucoup indiquent ne pas avoir entendu ou compris cette consigne.

Conditions et rétention

La rétention a duré plusieurs heures, et les récits divergent quant à l’accueil réservé : les autorités assurent avoir distribué eau, nourriture et toilettes, tandis que les manifestants affirment que l’eau est arrivée tardivement et que l’accès à un WC de chantier a été bloqué au départ, obligeant certains à se tourner vers la rue. La nourriture — des barres de céréales — aurait été fournie ultérieurement, au poste de police.

Bilan des interpellations et des blessés

Tous les témoins interrogés décrivent des interpellations similaires après ces heures d’attente : contrôle d’identité, fouille et transfert en camionnette vers le poste. Les manifestants affirment avoir été menottés, ce que la police n’a pas explicitement confirmé.

Quant au bilan des blessés, les chiffres restent contestés : dimanche, la police évoquait deux blessés, tandis que les collectifs avancent le chiffre de 326 blessés, sans précisions sur la gravité des blessures.

Rédacteur : Célia Bertholet / edel