Louvre : la Cour des comptes dénonce des failles de sécurité et un retard d’investissements après le vol des joyaux

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Contexte et signal d alarme après le vol

Selon la Cour des comptes, le vol des joyaux de la Couronne au Louvre est perçu comme un signal d alarme fort. Le 19 octobre, des malfaiteurs ont pénétré dans le musée et dérobé des joyaux d une valeur estimée à 88 millions d euros en quelques minutes.

Un bilan budgétaire et des investissements 2018-2024

Le rapport souligne que la direction du musée a privilégié les opérations visibles et attractives au détriment de l entretien et de la rénovation des bâtiments et des installations techniques, notamment en matière de sûreté et de sécurité. Il est évoqué un retard important dans le rythme des investissements, alors que le musée a accueilli près de neuf millions de visiteurs en 2024. Le document déplore aussi un retard persistant dans le déploiement des équipements de sûreté destinés à protéger les œuvres.

Rénovation et modernisation : une priorité annoncée

La Cour estime que la priorité absolue doit être la rénovation du site et la modernisation des infrastructures en matière d incendie, de sécurité et de sûreté. Un audit de sécurité réalisé entre 2015 et 2017 avait identifié des failles sans que les mesures appropriées n aient été mises en œuvre, selon le rapport.

Ressources et choix d investissements

Entre 2018 et 2024, le Louvre a immobilisé 26,7 millions d euros pour des travaux d entretien et de mise en conformité, contre 105,4 millions d euros destinés à l acquisition d œuvres d art, précise le document.

Évolution des objectifs et fréquentation

La Cour invite le musée à passer d une fréquentation subie à une fréquentation choisie, en visant une meilleure condition de visite pour les visiteurs actuels plutôt que d accroître de manière continue le nombre de visiteurs.

Réactions officielles et réponses

Dans sa réponse, la ministre de la Culture affirme partager l urgence des travaux techniques. Elle précise toutefois ne pas adhérer entièrement à la politique d acquisitions et rappelle défendre l enrichissement des collections nationales.

La direction du Louvre se dit favorable à la plupart des recommandations, mais estime que le rapport ne reflète pas certains efforts, notamment en matière de sécurité. Elle reproche également à la Cour d avoir inclus un vaste programme de rénovation annoncé par le président de la République en janvier, qui ne correspond pas à la période examinée. Le programme est évalué par la Cour à 1,15 milliard d euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l Élysée.

Enjeux et perspectives

Face à ces éléments, le musée et les autorités soulignent la nécessité de clarifier les priorités et de traiter l urgence des travaux techniques, tout en s inclinant sur les objectifs de fréquentation future et les conditions de visite pour les publics.