Métairies de l’Arc jurassien : patrimoine vivant, randonnées et gastronomie

Un patrimoine vivant dans l’Arc jurassien

À proximité des sommets du Jura, autour de la chaîne du Chasseral et des hauteurs du canton de Neuchâtel, les métairies offrent des lieux de repos pour les randonneurs et les amateurs de VTT, tout en restant des destinations prisées des skieurs de fond en période hivernale.

Aujourd’hui, l’Arc jurassien compte environ une soixantaine de métairies. Leurs noms, autant évocateurs que surprenants, incluent la Métairie de la Petite Douanne, la Fruitière de Bevaix, la Bergerie de Loveresse, la Bise de Corgémont, la Pinte de la Petite-Joux et la Buvette de la Baronne. La liste complète est disponible sur le site Jura-Trois-Lacs.

Randonner et déguster sur les métairies

L’apparition des métairies remonte au XIIIe siècle, à l’époque du métayage, système dans lequel le métayer exploite les terres d’un propriétaire en échange d’une part des récoltes. Au XVIIIe siècle, les activités de restauration et d’hébergement se développent également, reliées par des itinéraires de randonnée aux difficultés variables, souvent adaptés aux familles.

Les visiteurs peuvent ainsi profiter d’un cadre où se mêlent plaisirs de la gastronomie et paysages typiques: roesti, fondue, jambon à l’os, entrecôte, croûte forestière et saucisson cuit au feu de bois font partie des propositions locales.

Témoignages et perspectives

Selon Géraldine Guesdon, directrice adjointe chargée du développement et de la médiation territoriale au Parc régional Chasseral, les métairies font partie intégrante du patrimoine vivant de la région. Elle indique qu’une démarche participative est lancée pour envisager l’avenir du site de Chasseral, notamment en matière de fréquentation et de valorisation de la biodiversité et du paysage, en s’appuyant sur ces métairies que le public apprécie.

Des défis logistiques au quotidien

La métairie d’Aarberg, située dans le canton de Neuchâtel malgré son nom évoquant le Bernois, a été fondée en 1550 et est aujourd’hui dirigée par Jonathan Perret. Il assure à la fois la restauration et le pâturage estival des vaches. On dénombre 69 génisses dans l’alpage, réparties sur deux terrains appartenant à cinq paysans du Val-de-Ruz.

Le principal défi réside dans l’organisation nécessaire pour nourrir un grand nombre de convives avec une infrastructure limitée: absence d’électricité, recours à l’énergie solaire partielle et l’utilisation d’une génératrice pour l’éclairage, les pompes et le lave-vaisselle.

La plupart des métairies ouvrent au public de mai à octobre, lorsque le bétail est en estivage; certaines restent accessibles en hiver.

Notes de production: reportage TV par Elodie Botteron et texte web par Frédéric Boillat.