Chine : cap économique révisé lors d’un plénum clé du PCC en vue du plan quinquennal 2026-2030
Chinese President Xi Jinping speaks during a meeting with Sri Lanka's Prime Minister Harini Amarasuriya (not pictured) at the Great Hall of the People in Beijing on October 14, 2025. (Photo by Ichiro Banno / POOL / AFP)
Contexte et objectifs du plénum
Le Parti communiste chinois (PCC) va ouvrir lundi quatre jours de discussions destinées à fixer les grandes orientations économiques du pays pour les années à venir, face au ralentissement de la croissance et aux tensions commerciales. Cette session plénière du Comité central réunit environ 200 membres titulaires et 170 suppléants et se déroule à Pékin, au Palais du peuple, lieu habituel des grandes manifestations politiques.
Plénum 2022-2027 et plan quinquennal 2026-2030
Pour sa quatrième session de la période 2022-2027, le plénum doit, selon les médias d’État, déboucher sur des propositions en matière économique et sociale pour le 15e plan quinquennal (2026-2030). Ce document vise à soutenir les objectifs affichés par le président Xi Jinping, notamment en matière d’autosuffisance technologique et de renforcement des capacités économiques et militaires du pays. Présidé par Xi Jinping, le plénum devrait se conclure jeudi, et un long communiqué récapitulatif des décisions principales est attendu peu après.
Processus d’adoption et portée
La version finale du plan, qui réunit des objectifs politiques, économiques, sociaux et environnementaux, sera ensuite soumise en mars à l’approbation formelle du Parlement, une institution largement considérée comme subordonnée au PCC.
Analyse et enjeux économiques
La réunion s’inscrit dans un contexte économique incertain, marqué par une consommation intérieure atone, une crise du secteur immobilier et des tensions commerciales avec les États‑Unis. Selon Teeuwe Mevissen, économiste chez Rabobank, les plénums, malgré une couverture médiatique parfois moindre que d’autres événements, servent à débattre et fixer les grandes orientations du pays, avec des répercussions à l’échelle mondiale étant donné le poids de l’économie chinoise.
Plusieurs experts plaident pour une transition vers une croissance davantage tirée par la demande intérieure, plutôt que par l’investissement dans les infrastructures et les exportations, moteurs traditionnels. D’après des chiffres officiels publiés ce mois-ci, les prix à la consommation ont de nouveau reculé sur un an en septembre, ce qui reflète une demande des ménages encore hésitante.
Surcapacité et mesures prévues
Un autre thème majeur évoqué est la surcapacité industrielle, source d’offres excédentaires dans certains secteurs et de tensions commerciales. Moody’s Analytics prévoit une politique plus coordonnée pour réduire ce phénomène et stimuler la demande. Le véritable test réside toutefois dans la capacité des autorités à passer des discours à des mesures concrètes destinées à relancer la consommation et la confiance des ménages.
Perspectives politiques et économiques
Au moment de l’ouverture des discussions, la publication d’indicateurs économiques du troisième trimestre est attendue, notamment les ventes au détail et la production industrielle. Un sondage AFP auprès d’une dizaine d’économistes prévoit une croissance du troisième trimestre autour de 4,8 % sur le trimestre.
Les observateurs surveilleront également d’éventuels changements à la tête du pouvoir, dans le cadre de la campagne anticorruption menée par Xi Jinping. L’ex‑ministre de l’Agriculture Tang Renjian, condamné à mort avec sursis de deux ans le mois dernier, devrait être officiellement démis de ses fonctions, selon le centre de recherche Brookings.
Le communiqué final attendu jeudi sera l’occasion pour Pékin d’affirmer, tant sur le plan national qu’international, que les ambitions de croissance demeurent inchangées malgré un contexte géopolitique défavorable, selon Heron Lim, économiste à l’ESSEC Business School à Singapour.