Dino Brandão dévoile son intimité dans I Love You, I Leave You, un album lié à un film documentaire
Un lien fort entre musique et cinéma
I Love You, I Leave You se présente comme bien plus qu’un simple album pour Dino Brandão. Il constitue aussi la bande originale d’un documentaire réalisé par Moris Freiburghaus, dont la sortie en Suisse romande est programmée pour mars 2026. Le film, primé au Festival de Zurich et déjà diffusé en Suisse alémanique, suit le chanteur et musicien argovien lors d’un voyage en Angola, pays d’origine de son père, après plus de vingt ans d’absence.
Un travail en duo entre musique et cinéma
L’album, composé de huit titres, reflète cette expérience personnelle aussi intense que chaotique et a été conçu parallèlement au film dans une logique de « ping-pong artistique ». Les deux œuvres se sont mutuellement inspirées, servant de miroir et d’écrin l’une pour l’autre.
Dino Brandão mêle plusieurs langues — portugais, anglais et suisse allemand — et varie les ambiances, allant de morceaux festifs à des passages plus expérimentaux ou mélancoliques.
Des langues et des ambiances variées
La présence de différentes langues et les textures sonores créent une palette qui accompagne le récit personnel évoqué par le chanteur.
Thème de l’amitié et de la bipolarité
Le titre I Love You, I Leave You résonne avec la thématique centrale de l’amitié, selon les propos de Brandão. Dans l’émission Vertigo du 17 novembre, il précise qu’« il y a des moments dans l’amitié où il faut se quitter pour se protéger et se sauver soi-même ». Cette dualité traverse à la fois l’album et le film, où l’artiste aborde ouvertement sa bipolarité, oscillant entre phases maniaques d’euphorie et périodes dépressives.
L’artiste se met résolument à nu, tant sur pellicule que dans sa musique. Pour lui, cette démarche est libératrice et utile à exprimer certaines réalités personnelles.
Ouverture personnelle et réception du public
Cette approche sincère semble rencontrer l’écho d’un public attentive, avec des moments de partage marquants lors des projections du film.
Processus créatif
Sur le plan musical, Dino Brandão navigue entre impulsion créative et travail maîtrisé. « Je crée comme un enfant et j’édite comme un professionnel », résume-t-il, une méthode qui, selon lui, permet de canaliser les émotions tout en conservant l’authenticité et la liberté formelle de son expression.
Origines et créativité
L’album aborde aussi le rapport complexe de l’artiste avec ses origines angolaises et l’histoire de son père, ancien enfant-soldat et musicien. La musique devient un moyen privilégié de communication entre eux : « C’est lui qui m’a appris que les notes communiquent entre elles. C’est ça la musique : des paroles, des phrases ou des notes qui parlent ensemble ».
I Love You, I Leave You interroge aussi la notion de folie dans le processus créatif. Brandão insiste sur l’importance du langage pour parler de cette expérience : « Ça change beaucoup la manière dont on se voit soi-même. Il y a vraiment des moments où on se perd, on perd pied, on perd de vue la réalité. Et composer permet de soigner, de retrouver une nouvelle réalité. » Il rappelle aussi que les perceptions varient selon les lieux : considéré comme fou en Suisse, on le décrit comme intelligent et en lien avec les esprits en Angola.
Propos recueillis par Anne Laure Gannac. Adaptation web : Olivier Horner. Dino Brandão, I Love You, I Leave You (Two Gentlemen). Paru le 6 novembre 2025.
Sortie et diffusion
Le documentaire de Moris Freiburghaus est sorti en salles alémaniques le 6 novembre 2025 et sa diffusion en Suisse romande est attendue en mars 2026.