Frappes israéliennes au Liban et tensions autour de Gaza : Netanyahou affirme l’autonomie de décision et les enjeux régionaux

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Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu speaks during a meeting with the US vice president at his office in Jerusalem on October 22, 2025. The US vice president on October 22 cautioned there were challenges ahead both in terms of disarming Hamas and rebuild Gaza as part of a US-brokered ceasefire between Israel and the Palestinian militant movement. (Photo by Nathan HOWARD / POOL / AFP)

Conflits en Liban et réaction israélienne

Des frappes israéliennes au Liban ont fait plusieurs morts. Les autorités libanaises indiquent que trois personnes sont mortes dimanche, tandis que l’armée israélienne affirme avoir éliminé deux membres du Hezbollah dans l’est et le sud du pays. Depuis jeudi, 11 personnes ont perdu la vie dans les raids aériens, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais entré en vigueur fin novembre 2024 après une guerre ouverte. Le Hezbollah apparaît affaibli par le conflit.

Selon le ministère libanais, une frappe sur un véhicule a provoqué un décès à Naqoura (sud) et un autre décès est signalé dans la région de Baalbek (nord-est).

Posture et déclarations de Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré qu’Israël n’avait pas besoin d’obtenir l’accord d’un feu vert pour agir contre ses ennemis, se présentant comme un État indépendant et affirmant que la sécurité relevait de ses décisions.

Lors d’une réunion du cabinet, il a assuré que « notre politique de sécurité est entre nos mains » et a ajouté que Israël répondrait « à sa discrétion » face aux attaques, évoquant le Liban et Gaza.

Il a aussi affirmé que l’État disposerait d’un droit de veto sur les forces internationales chargées d’assurer l’après-guerre à Gaza et s’est opposé au déploiement de forces turques.

Éléments sur Gaza et arène diplomatique

En parallèle, des responsables américains et égyptiens convergent sur le dossier du cessez-le-feu à Gaza et sur les mécanismes de stabilisation régionale.

Un convoi égyptien transportant des engins lourds est entré dans la bande de Gaza dans la nuit de samedi à dimanche, afin d’aider à localiser les corps d’otages enlevés par le Hamas, selon des images d’AFPTV. Le cabinet de Netanyahou a confirmé que l’entrée était encadrée et destinée exclusivement à localiser les dépouilles, et non à d’autres actions.

Cadre du cessez-le-feu et otages

Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu négocié sur la base du plan de Trump, le Hamas a remis les otages vivants encore retenus le 13 octobre en échange d’environ 2000 prisonniers palestiniens. Israël n’a jusqu’à présent récupéré que 15 des 28 dépouilles d’otages promises par le Hamas.

Le mouvement palestinien avance qu’il faut du matériel et du temps pour retrouver les dépouilles dans les décombres.

Diplomatie américaine et médiation régionale

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, en visite en Israël, s’est montré optimiste quant à l’émergence d’une participation de plusieurs pays à une Force internationale de stabilisation, tout en soulignant qu’Israël conserverait un droit de veto sur la composition et pourrait s’opposer à la participation turque.

À l’échelle régionale, l’Égypte poursuit son rôle de médiation et s’emploie à favoriser un consensus sur le plan de cessez-le-feu soutenu par les États‑Unis, dans le cadre de rencontres impliquant des responsables du Hamas et du Fatah en Égypte.

Cour internationale de justice et aide humanitaire

La Cour internationale de justice a déclaré qu’Israël était tenu de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza et de répondre aux besoins fondamentaux des civils, rappelant l’obligation, en tant que puissance occupante, de ne pas recourir à la famine. Israël a rejeté cette décision.

Lors d’un point presse, le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a souligné l’obligation d’Israël de ne pas recourir à la famine et de répondre aux besoins essentiels de la population de Gaza, notamment en soutenant les programmes d’aide des Nations Unies et de l’UNRWA.

Réactions et perspectives internationales

Le président américain Donald Trump a mis en garde que l’annexion de la Cisjordanie ferait perdre le soutien des États-Unis à Israël, lors d’un entretien avec Time. Par ailleurs, le Qatar est salué comme médiateur clé dans l’instauration de la trêve, et des dirigeants du Hamas et du Fatah se réunissent en Égypte pour discuter des suites et des arrangements après Gaza, sous les auspices de l’Égypte.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio est attendu en Israël, avec des rencontres prévues avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou et d’autres responsables, dans le cadre des démarches pour peaufiner le plan de paix proposé par l’administration américaine. Des discussions sur le désarmement du Hamas et la reconstruction de Gaza demeurent cependant en suspens.

Éléments sur la situation sanitaire et les coûts de reconstruction

L’Organisation mondiale de la santé estime que la reconstruction du système de santé de Gaza nécessite au moins 7 milliards de dollars. Elle déplore que seuls 14 hôpitaux sur 36 fonctionnent et pointe une pénurie critique de médicaments, d’équipements et de personnel.