Sauvetage et perspectives pour un bébé gorille victime du trafic illégal d’espèces menacées

Un jeune gorille en convalescence après une opération d’intervention internationale

Ce petit primate, dont l’expression de détresse avait récemment fait la une des médias, appartient à l’espèce du gorille des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla), une sous-espèce classée comme menacée. Son habitat naturel se situe dans les forêts tropicales d’Afrique centrale, dont la population a connu un déclin significatif au cours des dernières décennies, principalement en raison de la déforestation, du braconnage et de l’insécurité sanitaire.

Une situation critique au sein de la biodiversité africaine

Selon une information récente, près de 70 % des primates en danger d’extinction seraient menacés, et leur déclin s’inscrit dans une problématique plus large concernant la faune sauvage, qui fait l’objet de pressions humanitaires et criminelles.

Une vie nouvelle à Istanbul avant un retour prévu au Nigeria

Depuis bientôt neuf mois, Zeytin, qui signifie « Olive » en turc, bénéficie de soins dans un zoo d’Istanbul, le zoo de Polonezköy. La décision de le réinjecter dans son milieu naturel, en conformité avec la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), est en voie de concrétisation, bien que cette espèce ne soit pas originellement présente au Nigeria.

Une opération inédite dans la gestion de la faune sauvage

Fahrettin Ulu, responsable régional de la Direction de la conservation de la Nature et des parcs nationaux d’Istanbul, a confirmé que cette interception était une première à l’aéroport de la ville. Le jeune gorille, à l’origine d’un épisode marquant, était manifestement terrorisé, comme en témoigne son regard. Son séjour a été marqué par une prise en charge attentive, durant laquelle il a été élevé avec une attention maternelle, recevant des soins précis.

Passant de 9,4 kilogrammes à son arrivée à 16 kilogrammes, Zeytin a également grandi, atteignant désormais 80 centimètres contre 62,5. Son évolution est considérée comme positive par le personnel, qui estime que sa phase de réadaptation connaît une réussite notable.

Une récupération progressive après une vie de traumatismes

Selon les spécialistes, Zeytin a considérablement changé depuis son arrivée, passant d’un bébé traumatisé à un jeune gorille épanoui, capable de courir, jouer et socialiser dans un habitat adapté. Son rétablissement laisse penser qu’il pourrait prochainement être transféré dans une réserve naturelle au Nigeria, son pays d’origine, conformément aux démarches en cours.

Une menace croissante du trafic illégal de bébés primates

Selon l’ONG britannique Traffic, spécialisée dans la protection de la faune sauvage, le commerce illicite des bébés grands singes connaît une hausse inquiétante. Les acheteurs potentiels se tournent souvent vers ces jeunes primates, qu’ils cherchent à faire adopter comme animaux de compagnie ou à exploiter dans des zoo, cirques ou à des fins de divertissement sur les réseaux sociaux. Ces trafics, qui peuvent facilement mobiliser le crime organisé, représentant un véritable enjeu pour la conservation des espèces menacées.

Les chiffres du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) datant de 2013 évoquent plus de 3 000 grands singes victimes de ce commerce illégal chaque année en Afrique de l’Ouest et centrale, sans compter ceux qui échappent aux radars des autorités.

Un avenir encore incertain pour deux jeunes orphelins

Une fois sa quarantaine terminée, Zeytin pourrait subir un test ADN pour confirmer son origine précise. Sa relocalisation vers un sanctuaire naturel reste une étape préalable, nécessitant une coordination entre les autorités turques, nigérianes et les associations de protection animale. Par ailleurs, une autre jeune femelle gorille, Bili, confisquée à Lagos il y a deux ans, pourrait également rejoindre Zeytin. Son cas est encore en cours d’étude, mais des tests ADN devraient permettre de confirmer qu’elle appartient à la même sous-espèce.

L’arrivée de ces deux orphelins dans un sanctuaire permettra leur rapprochement, afin d’offrir à chacun de meilleures conditions de vie. Leur histoire témoigne des souffrances endurées par de nombreux jeunes primates victimes du trafic, avant d’espérer un avenir en liberté ou dans des habitats protégés.

La protection de ces grands singes demeure une priorité pour la conservation de la biodiversité africaine et nécessite une vigilance constante face aux enjeux du crime organisé et du commerce illicite.