Soutien croissant des professionnels de santé en faveur de l’adoption du Nutri-Score en Suisse
Les médecins et professionnels de santé réclament l’instauration du Nutri-Score en Suisse
Les praticiens du secteur médical en Suisse mobilisent leurs efforts pour que le Nutri-Score devienne une norme officielle dans le pays. Ce label nutritionnel, qui note les aliments de A à E selon leur qualité nutritionnelle, pourrait jouer un rôle clé dans la promotion d’une alimentation plus saine.
Une initiative portée par des professionnels pour une information claire des consommateurs
« Le but du Nutri-Score n’est pas de comparer une pizza avec une pomme, mais d’aider les consommateurs à faire le meilleur choix si, par exemple, ils optent pour une pizza surgelée. Il indique simplement si un produit est moins nocif pour la santé, en lui attribuant une note de B plutôt que D », explique Johanna Sommer, médecin interniste et enseignante en faculté de médecine. Selon elle, cette information pourrait représenter un progrès pour le public, notamment pour les familles lors de l’achat de céréales ou autres aliments.
Une pétition soutenue par une large majorité de la communauté médicale
Lundi, lors d’une conférence avec d’autres membres du comité genevois pour une alimentation saine, Johanna Sommer a annoncé que la pétition « Plus de clarté pour une meilleure santé: exigeons le Nutri-Score » avait été remise à l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires en fin de semaine. Cette initiative, qui a recueilli environ 7 600 signatures dont 2 000 médecins, appelle à rendre obligatoire l’utilisation du Nutri-Score en Suisse. Elle bénéficie du soutien de l’association suisse des médecins de famille et de la Fédération romande des consommateurs.
Les grandes entreprises alimentaires se désengagent du Nutri-Score
Depuis plusieurs mois, plusieurs acteurs importants du secteur alimentaire ont décidé de ne plus utiliser ce label. Après Migros et Emmi, c’est Nestlé qui s’est retiré cette année, une évolution que ces médecins jugent préoccupante. La situation pourrait avoir des implications pour la santé publique, notamment face aux problèmes liés à une alimentation peu équilibrée, tels que l’obésité ou le diabète, souligne la pédopsychiatre Adela Abella.
La Suisse, un « mauvais élève » en prévention nutritionnelle
Selon ces experts, la Suisse investit moins de 2 % de ses dépenses de santé dans la prévention, ce qui pourrait expliquer sa position relative en matière de santé publique. Ils affirment que la majorité des facteurs influençant la santé – alimentation, environnement, modes de vie – échappent aux soins médicaux classiques. Par conséquent, ils militent pour que la Suisse applique le Nutri-Score, comme le font déjà une dizaine de pays européens, dont la France, afin d’améliorer la prévention et l’information des consommateurs.
Une information immédiate et accessible, même pour les plus jeunes
Les défenseurs du Nutri-Score soulignent que ce label est facile à comprendre, même pour un enfant, contrairement à la lecture détaillée des listes d’ingrédients ou d’informations nutritionnelles. Le député Jean-Marc Guinchard rappelle que la prévention doit être une priorité, notamment face à l’augmentation du surpoids et de l’obésité chez les adolescents. En 2022, selon l’Office fédéral de la santé publique, 43 % des Suisses étaient concernés par ces problématiques.
Mobilisations dans les cantons romands en faveur du Nutri-Score
Parallèlement à la pétition nationale, des représentants politiques dans la région romande multiplient les démarches. En mars dernier, le Grand Conseil genevois a adopté une motion demandant au gouvernement d’instaurer l’affichage obligatoire du Nutri-Score dans les points de vente. Le député centriste Jean-Marc Guinchard espère voir ce dispositif étendu dans d’autres cantons, en collaboration avec d’autres élus locaux. À l’échelle nationale, la députée socialiste Laurence Fehlmann-Rielle s’engage également dans ce combat, afin d’obtenir une réglementation uniforme pour la Suisse.