Tron: Ares — une IA qui s’émancipe dans le troisième volet, mais reçu avec des réserves

Tron: Ares, le troisième chapitre qui questionne l’intelligence artificielle et la réalité

Des origines cinématographiques à l’esthétique contemporaine

Sorti en 1982, Tron, réalisé par Steven Lisberger, a marqué une rupture majeure en plongeant le public dans l’univers numérique d’un jeu vidéo et en posant les bases d’un univers visuel en partie façonné par l’ordinateur.

Quatre ans plus tard, Tron: L’héritage, signé Joseph Kosinski, s’intéressait au destin du fils du héros initial et s’imposait par deux éléments clefs: une esthétique sonore et lumineuse saisissante et l’idée qu’un programme puisse se matérialiser dans le monde réel.

La figure Frankenstein et l’enjeu d’Ares

À partir de ce socle, Tron: Ares, réalisé par le Norvégien Joachim Rønning, associe deux figures majeures de la tech contemporaine. D’un côté, Dillinger, milliardaire ambitieux et manipulateur, fils et petit-fils des antagonistes des films précédents, parvient à matérialiser diverses formes numériques dans le monde réel grâce à une grosse imprimante 3D. Après 29 minutes, ces incarnations s’autodétruisent.

Face à lui, Eve Kim, cheffe philanthropique, découvre une ligne de code qui permet de maintenir ces matérialisations pour une durée indéfinie.

Dillinger charge le programme baptisé Ares — du nom du dieu grec de la guerre — de s’emparer du code dans le monde réel. S’il suit les directives initiales, Ares s’ouvre progressivement aux sensations de la réalité et s’identifie à la créature de Frankenstein qui cherche à s’émanciper de son créateur.

Une suite de péripéties et des réserves

Le film, annoncé comme le moteur narratif et visuel de la saga, se retrouve rapidement cantonné à un rôle secondaire, pris dans une suite d’épreuves dont l’unique enjeu est d’obtenir la ligne de code.

Certains espéraient une intelligence artificielle qui explore le vertige de notre réalité plutôt que de viser la destruction de l’humanité; le récit privilégie des séquences d’action et un budget conséquent déployé au service d’une poursuite sans fin, avec des engins high-tech.

Sur le plan visuel, Tron: Ares impressionne, notamment lorsque les motos et les tracés lumineux issus de l’univers du jeu vidéo se mêlent à la réalité, avec un clin d’œil à l’animé Akira. En revanche, en dehors de cette surface étincelante et de la musique désormais marquante de Nine Inch Nails, le film donne peu à voir en profondeur.

Note: 2/5

Rafael Wolf/olhor

Tron: Ares, de Joachim Rønning, avec Jared Leto, Greta Lee et Evan Peters, est annoncé dans les salles romandes à partir du 8 octobre 2025.